Il y a un mois, j'ai commencé la formation en ligne "Devenir l'artiste de sa santé en 9 mois pour les femmes sexy smart et spirituelles". Tout un programme que je vais vivre et vous raconter ici.
Pendant 9 mois, chaque semaine, je vais me connecter sur une plateforme de e-learning et me laisser guider par Nathalie Geetha Babouraj, docteure en médecine franco-indienne formée en ayurvéda et par Deepak Chopra, fondatrice de l'Institut de Santé Intégrative.
Vidéos, audios, et Pdf à l'appui, elle me propose différentes formes d'explorations de ma santé, de manière sensorielle ou intellectuelle, à visée toujours introspective. En ce premier mois, j’aurais envie de définir son approche comme un néo-ayurvéda au féminin, physiologique et poétique.
Postures de yoga, respiration, méditations, recettes, mais aussi écriture, dessin, danse, soins du corps et rituels lunaires, je partage des exercices et mon aventure avec un cercle international d'une soixante de femmes, que je retrouve sur Facebook pour partager mes ressentis, questionnements, blocages et déblocages. Et Nathalie nous rejoint en live les soirs de pleine lune pour une méditation commune et un temps de questions-réponses, nous transmettant d'autres enseignements avec authenticité et simplicité depuis une forêt tropicale du Kerala ou une rizière du Tamil Nadu, où elle puise ses inspirations.
Le premier mois est donc consacré à intégrer la Terre dans mes corps physique, énergétique, émotionnel, mental et expérimental.
En premier lieu, je me suis demandé ce que pouvait bien signifier "intégrer la terre" ... En Ayurvéda, comme dans beaucoup d'autres cultures premières et de philosophies à travers le monde, cinq éléments constituent le vivant: la terre, l'eau, le feu, l'air, et l'éther. Ces neuf mois commencent donc par mettre en lumière le premier élément, la terre.
La terre représente bien sûr la planète Terre, sur laquelle nous vivons, mais par extension la terre représente aussi notre corps, c'est-à-dire la matière physique de chair et d'os qui permet de ressentir des sensations, d'explorer le monde, d'y évoluer, et d'héberger notre âme. Aujourd'hui, je pars à la conquête de ma terre...
Mais avant même de démarrer l'aventure terrestre, c'est vers la Lune que le groupe d’étudiantes est télétransporté !
Hé oui, avant de se situer dans l'espace, Nathalie nous place dans le temps. Le temps des lunes, car avec elle, on ne parle plus en "mois" mais en "lunes". Explications.
Le cycle lunaire, qui dure environ 28 jours, permet de mettre en place le premier exercice proposé aux e-learneuses du groupe dont je fais partie : prendre conscience des phases de notre cycle menstruel. Chaque soir, je dois noter ainsi comment je me sens, ma météo intérieure, sur un mandala lunaire, c'est-à-dire un calendrier circulaire indiquant les quatre phases de la lune.
Si vous avez lu le livre Lune Rouge de Miranda Gray, vous savez déjà vous servir de cet "Ical" de moon mother. C'est pour moi une grande première et je trouve absolument géniale cette sensation de reprendre les rênes de ma vie par un simple temps d'observation de ma journée : en fait je note en deux mots comment je me suis sentie. Par exemple, dynamique, généreuse, triste, ou rêveuse; si j'ai eu faim, froid, ou mal quelque part. Je m'aperçois au fur et à mesure des jours qui passent que les quatre semaines successives de mon cycle sont effectivement très différentes, et complémentaires. Je note même que j'ai eu moins l'impression de "subir" mes règles que d'habitude, que j'ai presque accueilli avec plaisir ce moment où mon corps me demandait quelques jours de ralentissement et de cocooning.
Donc, ce cadre temporel étant posé, et pour revenir maintenant sur notre Terre, il s'agit en tout premier lieu de prendre conscience de son corps physique, et Nathalie propose pour cela de faire quotidiennement une séance de yoga, de 15 minutes ou d'une bonne heure, selon mon agenda. Tournées pour le plaisir des yeux dans une sublime mangrove en Guadeloupe, et accompagnées par des vidéos scientifiques explicatives d'anatomie sensorielle hyper intéressantes, ces séances sont bien construites et permettent vraiment de sentir son ancrage au sol, à ses racines, de s'aligner et de ressentir dans ses membres inférieurs et le premier chakra la puissance de la terre.
Grâce aux vidéos d'anatomie, je réalise tout à coup que je n'avais aucune idée de la tronche de mon périnée en 3D, et de la façon dont bouge mon corps quand il respire... Waw.
Deuxième semaine, on passe aux corps dits émotionnel et énergétique.
C'est-à-dire que l'on passe progressivement du concret, du physique, du tangible, aux intangibles mais bien ô combien réelles émotions.
Un grand travail en perspective : intégrer en soi la terre c'est aussi intégrer le manque de Terre et donc d'ancrage. Avec un quizz énergétique à remplir, une boussole de mes besoins à créer, je vais à la rencontre de l'émotion traduisant le manque de terre, la peur. Demandant un réel travail introspectif l'exercice de cette semaine utilise l'écriture thérapeutique et sollicite la mise en action pour susciter la libération de l'émotion et la guérison. Un exercice efficace testé sur un cas précis, et qui n'a pas fini d'être utile pour les femmes anxieuses, aux prises avec des problématiques liées à la peur de manquer et à l'insécurité matérielle.
Troisième semaine, on s'occupe du corps mental.
La méditation quotidienne permet de s'exercer à se concentrer et à diriger sa pensée, à éliminer progressivement les idées parasites,et calmer le hamster dans sa roue. Et dix minutes matin et soir s'il vous plait ! Nathalie reprend les bases de la technique depuis le début et file même le truc ultime pour s'asseoir confortablement... Cette semaine de méditation déculpabilise l'apprentie méditante que je suis, de pas arriver à penser à "ne penser à rien" en deux secondes.
Mais je dois dire que mon moment préféré de la semaine a été la pratique de yoga Nidra sur le thème de l'embryologie cellulaire. J'ai eu l'impression de faire une séance de rebirth. Toutes mes cellules remercient encore mon mental de leur avoir accordé autant d'attention.
Quatrième semaine, dernier cycle de cette lune dédiée à l'intégration de la Terre dans mon corps expérimental. Le corps expérimental, kézako ?
Disons d'abord qu'il ne fonctionne pas comme les autres car il ne nous appartient pas en propre. C'est ce que Carl Gustav Jung appelle l'inconscient collectif, le corps de ressources communes à tous, le grand corps invisible que nous partageons en tant qu'êtres humains dans lequel nous pouvons puiser nos inspirations, et qui émerge de nos mystérieuses profondeurs. Ce sont nos archétypes, nos références, nos héros, nos idéaux, nos rêves collectifs.
Pour nous, femmes occidentales du XXIème siècles, Nathalie avance que deux archétypes de référence ont longtemps prévalu: la Mère et la Guerrière. Ainsi Mère Teresa ou le fantasme de la mère juive pour la première catégorie, et Jeanne d'Arc, ou peut-être Wonder Woman pour la seconde. Ces figures résonnent fortement en chacune de nous, non ? De mon côté, j'ai beaucoup été puiser dans l'énergie de la Guerrière pour mener à bien mes études puis ma carrière, et je serai bien heureuse de me référer enfin à d'autres modèles. Et c'est bien ce que propose Nathalie: découvrir et intégrer d'autres facettes du féminin.
Et en ce mois de la Terre, elle convoque la déesse indienne Shakti.
Shakti est un archétype primaire, le principe féminin, la matière, le ventre de l'univers. Elle rencontre l'Esprit, le principe masculin, le dieu Shiva et de leur danse naissent le monde et l'humanité.
En chacun de nous, hommes et femmes, la vie se crée à chaque instant dans nos cellules par leur danse cosmique cyclique. Shakti, la déesse de la création et de la destruction, permet de (re)commencer ce miracle, cycle après cycle.
Nathalie fait ainsi danser ma terre comme Shakti. Devant une superbe vidéo d'elle dansant au pied d'une montagne rouge, son amoureux l'accompagnant au tambour, j'écoute ses indications sur les jolis mudras et mouvements à effectuer. Je reproduis, j'improvise, et je me connecte à la danse sur des rythmes Bollywood. Une expérience joyeuse et divine !
Parenthèse sur les archétypes féminins européens
Je me suis demandé à quelle Shakti plus proche de moi culturellement me raccorder en ce mois de la Terre, ce qui m'a permis de faire quelques recherches que je vous livre ici.
Chez nous il y a bien eu l'histoire d'Adam et Lilith dans la Genèse, mais comme chacun sait, ça a plutôt mal tourné. Adam aimait un peu trop la position du Missionnaire au goût de Lilith qui s'est fait la malle. Dieu a été sympa avec Adam et l'a remplacée par Eve, docile, soumise, bonne ménagère, tout ça, et culpabilisable à merci... Bof.
Heureusement les Basques (bénis soient-ils) ont continué à vénérer le principe créateur féminin à travers le culte de la Déesse Mère Mari.
Et les Romains (bénis soient-ils aussi) ont continué à vénérer Vénus, qui serait plus ou moins l'équivalent de la Grande Déesse, la Magna Dea, si on lui ajoute les attributs de ses copines Aphrodite, Diane, Junon...
La figure de la déesse comme Mère à l'Enfant, ou parfois Mère de Dieu, nous vient en Gaule de la civilisation égyptienne et du culte d'Isis. Dans les cultes plus nordiques, on rapporte l'existence de rituels dédiés à une divinité féminine, Nerthus ou Terra Mater. Enfin et brièvement, dans la religion catholique, on prie la vierge Marie, moins communément mais tout de même Sainte Marie Madeleine, compagne de Jésus, et enfin la Vierge Noire très présente dans les cultures matriarcales et les rituels des peuples gitans chrétiens.
Bien sûr, les archétypes de la déesse abondent dans le reste du monde, surtout sur l'Île de la Tortue, avec Tonantzin la Vierge Rouge aztèque en Amérique du Sud, et les nombreuses Grand-Mères ou Mères de Clans des tribus amérindiennes en Amérique du Nord. Sans doute et à cause de mes origines canadiennes Abenaki, je me sentirais plus proche d'une déesse ressemblant à Pocahontas. Ou à un animal totem, comme une jument blanche par exemple. Bref, cette question des archétypes est passionnante.
Retour au périnée
La quatrième semaine du programme procure ensuite une réjouissante occasion de parcourir ses ressources à travers des propositions d'exploration sexuelle ludiques et poétiques. J'ai ainsi écrit une lettre d'amour à la Terre de mon partenaire, à son corps donc, qu'il a lue avec délectation.
Et enfin, le mois de le terre s'est achevé avec l'interview de la Lunamuse du premier mois: Efféa Aguilera
Chaque mois, Nathalie propose à ses étudiantes de découvrir le travail d'une femme inspirante.
L' auteure de "Rituels de femmes pour le périnée" m'a touchée lorsqu'elle a parlé de sa façon de prendre des décisions. J'ai pris conscience de la nécessité de dé-formater mon mental qui contrôle tout et d'accepter ma vulnérabilité. Ecouter quand on ne sait pas encore, laisser émerger l'espace et le temps inconfortables où les peurs et les doutes remontent. Car cette vulnérabilité est en fait une grande puissance, pour Efféa c'est le moment de disponibilité et d'ouverture où l'on ouvre le champ de tous ses potentiels. Elle affirme que parfois, face à un dilemme, en ne tranchant pas, en laissant "ouvert", on s'ouvre à d'autres formes de réponses et de possibilités qui arrivent, et que le mental n'avait pas envisagées.
En sortant de la rigidité de la prise de décision, on s'installe dans le moelleux du périnée qui nous permet de mieux nous aligner. Et quand c'est aligné et tranquille à l'intérieur, c'est presque magique (...) On croyait que quelque chose était trop loin, trop cher, etc et tout à coup les solutions arrivent.
Cela me fait penser à l'abondance de la terre promise... Une terre qui est en chacune de nous.
C'est avec bonheur que je vous donne rendez-vous le mois prochain pour continuer mon apprentissage ayurvédique avec l'intégration de l'eau.
Bizz
Deborah
@deborah_lunabee
Source:
https://institutdesanteintegrative.com/
@doclaluna
Ressources:
https://sites.google.com/site/communautesdumonde/culte-de-la-deesse-mere-ou-le-feminin-sacre
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